Tout savoir sur les pierres organiques des bijoux anciens
Les pierres organiques sont des pierres fines d’origine biologique. Elles sont produites par des organismes vivants, parfois durant des millions d’années, et sont présentes sur de nombreux bijoux anciens. Ambre, nacre, perle, corail ou encore jais, les pierres organiques sont fascinantes. Qualitatives et durables, elles égayent de multiples joyaux. Toutefois, elles sont généralement plus fragiles et plus friables que les pierres minérales. Il faut donc en prendre grand soin et les manier avec précaution. Les pierres organiques présentes sur les bijoux anciens ne sont pas les mêmes selon les époques. Voici, sans plus tarder, quelles sont les principales pierres organiques qui composent les bijoux anciens ainsi que leurs caractéristiques lors du Premier et du Second Empire, de la Belle Époque, de la période Art nouveau puis Art déco et des années 1940.
La pierre organique et ses caractéristiques
Les pierres organiques sont produites par des organismes vivants, à l’inverse des autres gemmes issues de matières minérales, comme les diamants, l’émeraude, le rubis ou encore le saphir. Elles proviennent soit des animaux, soit des végétaux. Ainsi, l’ambre et le copal sont formés à partir de résine de bois, leur différence étant constituée par leur état de polymérisation, ou la durée de formation (entre quelques centaines de milliers d’années pour le copal et quelques dizaines de millions d’années pour l’ambre). La nacre et la perle, de leur côté, sont produites à partir de coquilles de certains mollusques.
Attirantes et éclatantes, les pierres organiques parent de nombreux bijoux anciens, leur offrant un charme inégalable. Toutefois, elles sont plus fragiles que les pierres précieuses et semi-précieuses. En effet, les pierres organiques se trouvent entre 1 et 4 sur l’échelle de Mohs (dispositif d’estimation de la dureté des pierres). S’il est vrai qu’elles égayent n’importe quel bijou ancien, il est nécessaire d’en prendre soin afin que les gemmes ne s’abîment pas avec le temps.
Les principales pierres organiques qui composent les bijoux anciens à travers les époques
Voici quelles sont les pierres organiques qui composent généralement les bijoux anciens au fil du temps.
Le Premier et le Second Empire : l’ambre et le corail
Sous le Premier et le Second Empire, l’esthétisme des bijoux est marqué par les influences de la Grèce antique et de l’Égypte. Les joyaux adoptent un style symétrique et les joailliers font preuve de beaucoup de rigueur. Le bijou phare de ces époques reste le camée, technique de gravure en bas-relief qui représente des personnages. Les camées étaient généralement taillés dans du corail ou de l’ivoire.
En ce qui concerne les bagues, les pendentifs ou encore les boucles d’oreilles, les artisans du XIXe siècle utilisent fréquemment le corail, symbole de vitalité, de mystère et de magie. L’ambre est également très prisé et souvent employé pour créer des colliers formés d’arceaux de chaînes ou encore des sautoirs.
La Belle Époque : la nacre et la perle
La période Belle Époque (fin du XIXe siècle, début du XXe siècle) se caractérise par des bijoux classiques couverts de pierres. Les bagues, les colliers, les bracelets ainsi que les pendentifs de cette période sont révolutionnaires et créatifs. Les joailliers, pour beaucoup avant-gardistes, redoublent d’originalité et d’invention. Les créateurs les plus plébiscités (Frédéric Boucherin, Chaumet, Cartier, Van Cleef & Arpels, etc.) s’installent à la place Vendôme et ont pour clientèle la noblesse, la bourgeoisie, les courtisanes et les ambassadrices.
Les artisans laissent libre cours à leur imagination et créent régulièrement des broches et des pendentifs qui représentent des visages féminins. Les bijoux sont montés en or ou en argent. La nacre, de couleur ivoire, et les perles sont particulièrement prisées des artisans pour sublimer leurs créations. C’est également le cas de l’écaille de tortue ou du bois exotique.
L’Art nouveau : l’émail, l’opale, l’ambre, l’ivoire et la nacre
La période Art nouveau a bouleversé de nombreux domaines d’activités, et celui de la joaillerie n’est pas en reste. Les bijoux Art nouveau, en effet, affichent une certaine maîtrise et beaucoup de technique. Les joyaux issus de cette époque prônent l’esthétisme pur et les lignes délicates. La nature reste le thème phare de cette période, tout comme les motifs floraux.
Pour sublimer leurs créations (parures pour cheveux, peignes décoratifs, ornement de corsage, broches, épingles à cheveux, etc.), les joailliers utilisent des pierres organiques au charme délicat :
- l’ivoire, matière organique de couleur blanc cassé, dure et opaque, rare par sa provenance de dents et de défenses de grands animaux marins ou terrestres ;
- l’ambre, pierre organique de résine fossile ;
- la nacre, matière lisse et irisée produite par des mollusques.
L’Art déco : le corail, la nacre et la corne
Entre les années 1920 et 1935, la France connaît de grandes transformations qui se répercutent dans l’univers de la joaillerie. Les bijoux présentent, en effet, une rupture avec les modes précédentes.
Les joailliers de l’époque Art déco n’hésitent pas à utiliser des pierres organiques jusqu’alors négligées pour sublimer leurs créations. Ils emploient le corail et même la nacre pour fabriquer des joyaux à la fois fonctionnels et géométriques. Moins connue, la corne est également une matière organique à base de kératine utilisée par les artisans lors de la période Art déco. Fréquemment employée pour la création de peigne à cheveux, la corne était aussi montée sur des pendentifs ou des bracelets.
S’il est vrai qu’à l’époque les bijoux faits à partir de pierres organiques étaient réservés à la gent féminine, les hommes n’hésitent pas non plus à se parer de ceinture, de pince de cravate ou même de boutons de manchettes également conçus à partir de nacre, de corail…
Les années 1940 : le corail, l’ambre et le jais
Dans les années 1940, les créateurs brisent les conventions jusqu’alors établies. Cette décennie marque une rupture dans le style des bijoux. Les joyaux sont assez proéminents, et l’on retrouve des bagues volumineuses (appelées « bagues tank »), des colliers imposants, des bracelets aux formes géométriques et des boucles d’oreilles au volume impressionnant.
En ce qui concerne les pierres organiques les plus fréquemment utilisées, on retrouve le jais, pierre de couleur sombre présente sur de nombreux colliers. Le corail de diverses nuances était également très apprécié et souvent monté sur des bagues ou des boucles d’oreilles. Les perles sont aussi régulièrement employées pour la création de bagues ou de clips d’oreilles. Enfin, l’ambre reste un incontournable. Cette sublime pierre fossile formée à partir de résine d’arbres apporte beaucoup de chaleur aux colliers, aux bracelets ou encore aux boucles d’oreilles qu’elle habille.
Perle, nacre, jais ou même ambre, de nombreuses pierres organiques composent les bijoux anciens, du Premier Empire jusqu’aux années 1940. Chacune d’entre elles affiche ses propres particularités, mais une chose est certaine, elles permettent toujours de créer des joyaux éclatants et uniques.
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