Fabrication des bijoux anciens : les métaux précieux
Généralement, les bijoux anciens se composent de métal et éventuellement d’une autre matière : pierres précieuses (diamant, rubis, saphirs), pierres fines, nacre, corail, etc. Le métal lie ou attache le tour d’une bague, la chaîne d’un collier. Il se suffit parfois à lui-même, surtout lorsqu’il s’agit d’une matière précieuse telle que le platine, l’or ou l’argent.
Historiquement, ces trois métaux nobles constituent les principales matières utilisées pour fabriquer les bijoux anciens. Pourtant, d’autres métaux moins précieux ont été utilisés pour créer des bijoux anciens iconiques. Quelle est l’histoire de ces trois métaux précieux ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Où les trouve-t-on ? Voici le guide complet des métaux précieux utilisés pour la fabrication des bijoux anciens.
Un métal populaire et précieux : l’or
L’or représente le métal le plus recherché de l’histoire. En raison de sa malléabilité, son inaltérabilité et sa beauté, il demeure le plus apprécié des métaux précieux. Depuis des siècles, il est synonyme de luxe et exprime le pouvoir royal.
Les caractéristiques de l’or
De tous les métaux, l’or demeure très certainement le plus facile à travailler et à transformer. Pur, le métal est inaltérable à l’air et à l’eau. Sa robustesse et son éclat de couleur jaune le rendent très recherché. Une fois fondu, l’or ne perd pas en résistance. Ductile, il peut être allongé, étendu, étiré en feuilles de 1/10 000 de millimètre d’épaisseur. En revanche, il est deux fois plus dense que le plomb.
Il existe plusieurs types de gisements d’or :
- le gisement primaire, qui se prélève directement dans la roche ;
- le gisement secondaire, des résidus d’érosion qui baignent dans les rivières.
L’or se trouve à peu près sous toutes les latitudes de planète, mais les plus importants gisements ont été trouvés en Afrique du Sud, aux États-Unis, en Australie et en Russie.
La riche histoire des bijoux en or
L’exploitation de l’or date de plusieurs millénaires. Les plus vieux objets fabriqués or, retrouvés en Bulgarie, ont 7 000 ans. Les premiers grands amateurs de bijoux en or sont les Égyptiens. Les fines parures en or que portaient les pharaons attestaient du savoir-faire minutieux de leurs artisans. Puis, les Grecs et les Romains ont à leur tour utilisé l’or pour fabriquer des bijoux, parer leurs vêtements et commercer.
Durant toute l’histoire, l’or a fait partie des matériaux de prédilection pour la noblesse. Le métal a orné les couronnes, les sceptres et les orbes, en compagnie des pierres précieuses et autres perles.
Au XIXe siècle, la ruée vers l’or a encouragé les colons à s’installer dans le Grand Ouest nord-américain. Avec cette période débute l’histoire contemporaine du précieux métal. Même s’il symbolise toujours le luxe, l’or devient plus accessible au grand public, notamment à travers les bijoux.
Les différentes couleurs de l’or
À l’état pur, l’or est trop malléable. Son utilisation s’avère impossible en joaillerie. Le métal doit donc être mélangé à d’autres matériaux afin de le rendre plus résistant. En bijouterie, l’or s’allie à l’argent, au cuivre, au zinc ou au palladium. Cela signifie que la contenance en or diminue dans le bijou. La proportion d’or pur contenu dans un alliage s’exprime en millième (‰), 1 000 ‰ correspondant à de l’or pur, soit 24 carats. Les différents alliages changent également la couleur de l’or :
- l’or jaune contient de l’or à 750 ‰, de l’argent à 180 ‰ et du cuivre à 70 ‰ ;
- l’or rose se constitue d’or (750 ‰), de cuivre (environ 200 ‰) et d’argent (50 ‰) ;
- l’or gris comporte de l’or (750 ‰), du palladium (150 ‰) et de l’argent (100 ‰).
Le poinçon, garantie des bonnes proportions en or des bijoux
En France, la méthode du poinçon permet d’identifier et de garantir la teneur en or des bijoux. Une petite marque est laissée sur la pièce de joaillerie. Il existe deux types de poinçons :
- le poinçon de maître, qui prend une forme de losange, complété des initiales de l’artisan ;
- le poinçon de garantie, qui atteste la proportion en or du bijou.
La représentation du poinçon de garantie diffère selon les époques. De nombreux bijoux anciens du XIXe siècle disposent d’un poinçon à tête de coq, signifiant une proportion minimale de 750 ‰ d’or pur. Aujourd’hui, le poinçon prend la forme d’une tête d’aigle.
Le platine, un métal aux propriétés uniques
Métal blanc-gris, le platine est trente fois plus rare que l’or, donc également plus cher. Il est utilisé dans la fabrication des bijoux depuis le XIXe siècle.
Les caractéristiques du platine
Le platine figure parmi les matériaux les plus denses. Sa masse par centimètre cube dépasse celle de l’argent et de l’or. De teinte naturellement blanche et lumineuse, le métal est très apprécié pour son esthétisme, mais aussi sa résistance. Voilà pourquoi de nombreuses bagues de fiançailles et alliances de mariage se composent de platine. Comme l’or, il est hautement malléable et tendre.
Ce métal est extrait des sédiments alluvionnaires sous forme de pépites de couleur gris acier. Les gisements principaux se situent en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et en Russie.
L’histoire de la joaillerie en platine
Les peuples précolombiens ont utilisé le platine durant des siècles, bien avant sa « découverte » par les Espagnols en 1735. Ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que son utilisation dans la confection de bijoux se développe, par l’intermédiaire de Louis-François Cartier. Excellente alternative à l’or blanc, le platine se raréfie un peu plus pendant la Première Guerre mondiale. Son utilisation est alors exclusivement vouée à des fins militaires. Dès la fin du conflit, le platine retrouve sa vocation première, devenant même une matière symbole du mouvement Art déco.
Titre et poinçon du platine
La proportion du platine dans un bijou s’exprime également en millième (‰). Toutefois, le platine utilisé en joaillerie est très pur. Au minimum, il représente 850 ‰ dans l’alliage. Son poinçon de garantie représente une tête de chien. Il est généralement allié à l’iridium, le cuivre ou le palladium dans le but de le durcir.
L’argent : le plus répandu des matériaux précieux
Populaire, l’argent est un métal de couleur blanc-gris. Il est apprécié en bijouterie du fait de sa malléabilité.
Les caractéristiques de l’argent
Très répandu, l’argent se trouve souvent mêlé à d’autres métaux. Ainsi, les gisements d’or, de plomb, de cuivre ou de zinc abritent fréquemment de l’argent. Le métal est extrait partout sur la planète, même si les gisements les plus grands se situent au Mexique, en Russie, au Pérou et aux États-Unis.
Les bijoux en argent affichent un prix accessible. Cependant, la matière a tendance à ternir et à s’oxyder avec le temps.
L’histoire des bijoux en argent
Les êtres humains fabriquent des bijoux en argent depuis des millénaires, tout d’abord au Proche-Orient, puis en Égypte. Vers la fin du Moyen-Âge, la production de bijoux en Europe se développe fortement. Néanmoins, l’âge d’or de l’argent en joaillerie se déroule au XIXe siècle. Le métal est alors serti de pierres précieuses. C’est pourquoi un grand nombre de bijoux anciens se composent d’argent. Aujourd’hui, l’argent a perdu de sa valeur, les joailliers lui préférant l’or gris et le platine.
Titre et poinçon de l’argent
Trop mou pour une utilisation pure, l’argent est souvent allié à du cuivre ou de l’or. Le titre de l’argent se calcule également en millième. Un argent premier titre désigne 925 ‰ d’argent pour 75 ‰ de cuivre, alors qu’un argent deuxième titre contient 800 ‰ d’argent et 200 ‰ de cuivre. Le poinçon de garantie des bijoux en argent représente une tête de lièvre au début du XIXe siècle, puis un sanglier ou un crabe depuis 1838.
Nous vous recommandons ces autres pages :