L’histoire du diamant bleu et des joyaux de la couronne de France
L’histoire du diamant bleu est intimement liée à celle de l’histoire de France. En effet, il s’agit d’une gemme extraordinaire qui a connu une destinée hors du commun. Ayant traversé les continents et ayant été retaillé à plusieurs reprises, le diamant bleu fait partie des bijoux anciens les plus exceptionnels. L’histoire des bijoux anciens est fascinante, celle du diamant bleu est envoûtante.
Mais comment le diamant bleu a-t-il rejoint les joyaux de la couronne de France ? Quels mystères entourent cette célèbre gemme bleue ? Pourquoi fait-il toujours autant rêver ? Nous vous proposons de découvrir l’histoire du diamant bleu, joyau parmi les joyaux de la couronne de France.
Les origines indiennes du diamant bleu de la couronne de France
Le diamant bleu est une pierre extraordinaire découverte en Inde. Plus précisément, cette pierre a été ramenée en France par Jean-Baptiste Tavernier. Né en 1605, Jean-Baptiste Tavernier est un aventurier, un voyageur ainsi qu’un marchand d’art et de pierres précieuses.
Ses voyages l’amènent jusqu’en Inde et jusqu’aux mines de diamants de Golconde. Ces mines sont célèbres dans le monde entier grâce à des pierres d’exception qui en sont issues, comme :
- le Régent ;
- le diamant bleu ;
- l’Orloff.
Le Régent fait partie des joyaux de la couronne de France. Il s’agit d’un diamant blanc porté par Louis XVI, mais également par Napoléon Ier et par Charles X. Concernant l’Orloff, parfois aussi appelé Orlov, il s’agit d’un diamant blanc monté sur le sceptre de Catherine II de Russie.
Jean-Baptiste Tavernier fait donc l’acquisition du diamant bleu en Inde et le ramène en France en 1668. Louis XIV est tout de suite subjugué par ce diamant et en fait l’acquisition. Après l’avoir exposé dans son cabinet de curiosité, il demande au joaillier de la cour, Jean Pittan, de retailler la gemme. Après un long travail, le diamant bleu est taillé en forme triangulaire et serti dans une broche portée par le roi de France.
Le diamant bleu et la Toison d’or de Louis XV
L’histoire du diamant bleu et des joyaux de la couronne de France se poursuit sous le règne de Louis XV. Il faut attendre l’année 1749 pour que le diamant bleu occupe un nouveau rôle central parmi les joyaux de la couronne de France.
En 1749, Louis XV est fait chevalier de l’Ordre de la Toison d’or. À cette occasion, il commande plusieurs insignes, dont deux toisons célèbres :
- la toison de la parure blanche ;
- la toison de la parure de couleur.
Concernant la toison de la parure de couleur, Louis XV demande à son joaillier d’y insérer deux célèbres diamants bleus hérités de Louis XIV, son grand-père. Le joaillier du roi, Pierre André Jacquemin, est donc chargé de réaliser la toison de la parure de couleur du roi avec :
- le diamant bleu taillé en forme de triangle et originaire d’Inde ;
- un autre diamant bleu d’une couleur plus claire et taillé en forme de coussin.
Le diamant bleu triangulaire est positionné au bas de la Toison d’or, tandis que le diamant plus clair est serti sur la partie supérieure de la création.
Outre ces deux diamants bleus, la toison est composée de très nombreuses autres gemmes de grande valeur et de couleurs très variées. Parmi les pierres exceptionnelles utilisées pour créer la Toison d’or, il faut citer le spinelle « Côte de Bretagne ». Il s’agit d’une pierre taillée en forme de dragon. Le spinelle est une pierre fine de couleur rouge, parfois confondue avec le rubis.
La toison de Louis XV est une pièce d’orfèvrerie unique au monde dont il n’existe de nos jours plus qu’une reproduction, car les années qui suivent correspondent à des années de révolte, de désordre et de vol.
Le vol du diamant bleu au moment de la Révolution française
1789, c’est la Révolution française. Louis XVI a succédé à Louis XV sur le trône de France, mais il est emprisonné par les révolutionnaires. Les joyeux de la couronne de France, quant à eux, sont conservés au Garde-meuble de la couronne. Le Régent, le bleu de France et de très nombreuses autres perles, diamants, pierres et spinelles sont consignés dans le registre du Garde-meuble de la couronne. Cet inventaire méticuleux des biens de la couronne de France est d’ailleurs rendu public.
En 1792, au cours du mois de septembre, plus précisément, les joyaux de la couronne de France sont dérobés. Les voleurs, dont le chef s’appelle Paul Miette, agissent pendant cinq nuits consécutives et s’emparent de pièces exceptionnelles, dont le diamant bleu. Plusieurs pierres et objets précieux sont retrouvés après l’arrestation de certains voleurs. Mais la Toison d’or et le diamant bleu restent introuvables.
Le diamant bleu et le diamant Hope
Si le diamant bleu fascine autant, c’est grâce à son histoire et aux mystères qui l’entourent. Après le vol de 1792, il s’écoule une vingtaine d’années sans que la trace de la Toison d’or soit retrouvée. Il faut effectivement attendre vingt ans, soit la période de prescription légale du vol des pierres, pour qu’un diamant bleu soit de nouveau présenté au monde. La Toison d’or a été démantelée et le diamant bleu apparaît seul.
Cette fois, le diamant bleu se trouve en Angleterre, à Londres très exactement. Mais la gemme a été retaillée par rapport au diamant bleu initial. Si le délai de prescription de vingt ans concerne le vol, il ne concerne pas le recel. Le fait de retailler le diamant permet de le différencier visuellement de celui de la Toison d’or.
Thomas Hope fait l’acquisition de ce diamant bleu à Daniel Eliason. Ainsi naît le nouveau nom du diamant bleu : le diamant Hope. Le diamant est revendu à différents milliardaires et joailliers jusqu’à ce qu’il atteigne sa destination ultime : le Musée National d’Histoire Naturelle des États-Unis à Washington.
Si le diamant bleu de la Toison d’or est donc visible sur le continent américain, une autre pierre est visible en France. Il s’agit du spinelle « Côte de Bretagne » qui est exposé au Musée du Louvre à Paris.
En résumé, les joyaux de la couronne de France, et notamment le diamant bleu, ont fait l’histoire de la joaillerie française et mondiale grâce à des pierres d’exception au destin hors du commun. Le diamant bleu, ou diamant Hope, continue de fasciner par son histoire, sa pureté et sa beauté unique au monde. D’ailleurs, il a, semble-t-il, pris le nom de « Cœur de l’océan » dans un célèbre film sorti au cinéma en 1997.
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