Les bijoux sont des objets qui émerveillent les populations depuis des millénaires. Ces pièces ont représenté de nombreuses civilisations et ont traversé de multiples époques. En matière de bijoux vintage, les années 1950 à 1980 ont marqué un certain tournant. Passées les guerres et les privations, les pays connaissent une phase de croissance et de profondes mutations à la fois économiques et sociales. Tous les secteurs sont impactés par ces changements, et le domaine de la joaillerie n’est pas en reste. Le style se veut plus éclectique et fantaisiste. Les bijoux anciens sont moins imposants, mais plus qualitatifs. Les montures sont ingénieuses, la nature est un thème encore très présent et les animaux se retrouvent sur de nombreuses créations. Zoom sur les bijoux vintage de créateurs des années 1950 à 1980. 

Les années 1950 : la vente de bijoux optimistes et d’articles aux couleurs vives

Dans les années 1950, la culture américaine est très présente en Europe, notamment à cause de l’influence des films de cinéma et des stars hollywoodiennes. Le peuple voit apparaître de nouveaux accessoires de mode sur les écrans, impactant directement les créations des artisans-joailliers de l’époque. Les bijoux se veulent étincelants, brillants, agrémentés de perles fines ou de diamants.

Les bijoux des années 50 prônent un certain optimisme d’après-guerre. Les bagues, les boucles d’oreilles ainsi que les colliers affichent des couleurs vives et des allures assez sophistiquées. Les pièces qui voient le jour profitent de formes généreuses et la broche en métal précieux sertie de pierres représentant des éléments de la nature connaît un grand succès.   

Certains artisans ont marqué le monde de la joaillerie dans les années 1950 grâce à leurs créations étonnantes. C’est notamment le cas de Van Cleef and Arpels, Mauboussin, Meller, Boucheron, Sterlé ou encore Cartier. Plus novateurs, des artistes comme Georges Braque, Alexandre Calder, Henri Laurens, Line Vautrin ou encore Jean Lurçat créent des œuvres qui deviennent de véritables pièces de musée, plutôt que de simples accessoires de mode.

En l’occurrence, Alexandre Calder, qui a consacré une grande partie de sa vie à l’art du bijou, confectionne d’authentiques sculptures miniatures inédites dans le monde de l’orfèvrerie. Ses broches et ses colliers de taille abyssale se révèlent imaginatifs, mais parfois difficiles à porter. Line Vautrin, de son côté, a marqué cette période moderne avec son collier « Saute Mouton » en bronze doré et partiellement émaillé.

Les années 1960 : des bijoux qui reflètent les mutations profondes de la société

En matière de bijoux vintage, les années 1960 marquent le début de la période du bijou contemporain. Les joyaux sont colorés, la mode devient extravagante, les parures prennent des formes assez inhabituelles et des couleurs plutôt vives.

D’un point de vue stylistique, les années 1960 mettent en avant les innovations et le renouveau dans le monde de la joaillerie. À cette période, les bijoux deviennent des accessoires indispensables qui permettent d’affirmer pleinement son style. On opte pour des articles de grande taille, des matières naturelles aux vertus apaisantes et des pièces très voyantes. Les montages se veulent plus aérés et les pierres fines et précieuses présentes accentuent nettement l’éclat des bijoux. 

Des artistes tels que Ilias Lalaounis, Mauboussin, Van Cleef and Arpels, Jacot, Vanest ou même Daleau ont marqué cette période. Ilias Lalounis, considéré comme un créateur grec exceptionnel, repense les formes, les matériaux et les pratiques connus jusqu’alors. Lalaounis utilise de l’or jaune 22 carats et des techniques telles que la granulation ou le filigrane pour créer des pièces contemporaines et inédites. Mauboussin, de son côté, confectionne des pièces imposantes, comme la célèbre bague tourbillon ornée d’une émeraude carrée et entourée de diamants de forme rectangulaire ou encore la bague dôme Arlequin en or jaune et émail vert et bleu.

Les années 1970 : les créateurs cassent les codes et créent des pièces à la fois volumineuses et colorées

Dès les années 1970, les créateurs de bijoux vintage cassent les codes plus classiques des décennies d’avant. Les pièces sont alors volumineuses et souvent très colorées. On retrouve également quelques parures au style ethnique et d’autres rappelant la nature. Les bijoux vintage de 1970 mettent en avant des pierres dures généralement utilisées brutes comme le lapis-lazuli, le corail ou encore l’œil-de-tigre.

Durant cette période, les créations des artistes tels que Piaget, Jean Vendome, Haroldo Burle Marx, Andrew Grima, Jean Dinh Van, David Webb ou encore Gilbert Albert sont très prisées. Ces derniers ont mis au point des pièces qui ont connu un grand succès commercial, et qui ont longtemps été des best-sellers.

Piaget, notamment, est apprécié pour ses montres-bracelets en or (blanc ou jaune), avec un cadran diamanté ou non, et parfois des couleurs plutôt voyantes comme l’orange, par exemple. Jean Vendome, de son côté, réinvente les formes et sublime la beauté naturelle des gemmes. Il opte pour des bijoux asymétriques et n’hésite pas à effectuer des associations singulières qui mélangent perles baroques, pierres précieuses ou même cristaux. Enfin, Haroldo Burle Max, joaillier brésilien, adopte un style qui associe formes architecturales et travail de la pierre dure afin de réaliser des bijoux qui connaissent un immense succès (bagues imposantes en or ornées de pierres précieuses, broches pendentifs, etc.).

Les années 1980 : l’apparition d’une mode nouvelle 

Les années 1980 favorisent les colliers courts, l’or jaune et le serti étoile (variante du serti à grains classique qui consiste à dégager une étoile à l’échoppe pour mettre les grains en exergue). Le collier snowflake fait sa grande apparition, tout comme le collier torque ou plastron en pierres précieuses.

Les créateurs optent pour des bijoux aux lignes symétriques et graphiques. Les joncs, manchettes et clips d’oreilles sont de très grande taille et formés par la répétition d’un même motif géométrique. Les pierres précieuses utilisées sont souvent polies et en forme de dôme. Des motifs comme le scarabée ou l’utilisation de pièces de monnaie sont également très prisés. 

Dans les années 1980, certains joailliers sont particulièrement connus et réputés. C’est notamment le cas de :

  • Samuel Fred, fasciné par les perles de culture et animé par une vision avant-gardiste du bijou, qui est connu dans les années 1980 pour son « Soleil de Paris », diamant jaune taille coussin de 70 carats mis en valeur sur un sublime collier à double rangs de diamants blancs ;
  • Mauboussin, qui s’affirme davantage avec des bijoux conçus dans un langage simplifié et plus minimalistes (clips d’oreilles en or, bague lien en or jaune, boucles d’oreilles en or et nacre, etc.) ;
  • François Hérail et sa célèbre création des années 1980 nommée « toi et moi », bague en or brossé rose soulignée de diamants ronds, composée d’une perle de culture des mers du Sud et d’une perle de culture de Tahiti ;
  • Michel Ermelin, qui, avec François Hérail, créent la maison Poiray connue pour ses montres aux bracelets interchangeables qui a séduit plusieurs générations de femmes.

Des années 1950 à 1980, les bijoux vintage ont connu certaines mutations. Cependant, malgré ces profonds changements, les joailliers de l’époque ont réussi à créer des pièces à la fois uniques et incomparables. Boucles ou clips d’oreilles, bagues, colliers en diamants et en métal précieux étaient prisés du plus grand nombre. Ces œuvres d’art étaient présentes dans de nombreuses garde-robes et chez les plus grands amateurs de pièces précieuses.

Nous vous recommandons ces autres pages :