Guide du bijou ancien de créateur du XIXe siècle : de l’Empire à l’Art nouveau
Au XIXe siècle, les créateurs de bijoux anciens sont hautement inspirés par le Moyen Âge et la Renaissance. Lors du second Empire, les créations artistiques et les techniques font preuve d’une France moderne. Les broches, bagues, boucles d’oreilles, bracelets et parures se portent en abondance. D’autant plus que le XIXe siècle est marqué par la découverte des mines de diamants du Cap, en Afrique du Sud, entrainant une augmentation de la quantité de diamants sur le marché et ayant un effet direct sur l’histoire de la joaillerie. De l’Empire à l’Art nouveau, les artistes de l’époque montrent une créativité et un savoir-faire unique.
Afin d’apprécier la nature de cet art, il convient de revenir sur les grandes périodes de l’histoire des bijoux anciens du XIXe siècle, qui connaissent durant cette époque une importante évolution stylistique et qui influencent encore aujourd’hui les plus grandes maisons de créateurs. Zoom sur les bijoux anciens de l’Empire à l’Art nouveau.
Bijoux anciens du XIXe siècle : le premier Empire (1799-1814)
Le bijou premier Empire fait son apparition à l’avènement du Consultat et du premier Empire français, lors duquel Napoléon replace la France au cœur de la joaillerie.
Les conséquences de la Révolution
À l’essor du premier Empire, la société est bouleversée par la Révolution qui engendre non seulement un gain de liberté, mais également de goûts, qui commencent à être influencés par la bourgeoisie, en opposition à l’ancienne noblesse qui est appauvrie. Les matières premières se font rares et ne permettent pas à la profession de répondre à la forte demande de création de bijoux anciens. De ce fait, on témoigne lors de cette époque l’importance pour le recyclage, des bijoux démontés, des pierres réutilisées.
Une influence antique
Les bijoux anciens du premier Empire sont issus du néo-classicisme et sont fortement influencés par l’Antiquité, avec pour référence la Grèce et la Rome impériale. Sous cette influence, on retrouve dans les bijoux anciens la glyptique ou l’art de graver des gemmes en creux (intaille) ou en relief (camée). Les personnages de la mythologie et l’Égypte ancienne — comme le sphinx, les pyramides et le scarabée — sont les principales représentations que l’on retrouve dans les bijoux anciens du premier Empire. Les principaux matériaux utilisés sont l’or, la cornaline, les perles fines, l’émail et l’écaille. Sous l’empire apparaît notamment la granulation, technique consistant à serrer des petits grains d’or les uns contre les autres.
À l’effondrement du premier Empire apparaît le bijou Restauration, bijou fabriqué avec divers matériaux et techniques, annonçant la richesse et l’originalité des créations des décennies suivantes, notamment dans l’Art nouveau.
Bijoux anciens du XIXe siècle : le second Empire (1872-1870)
Après une crise économique importante, le second Empire est marqué par le développement de l’économie grâce à l’industrialisation. La production en série permet à une plus grande partie de la population d’avoir accès aux bijoux anciens. Les artistes commencent à allier nouveaux et anciens matériaux, créant des bijoux fantaisie. Certains styles et inspirations perdurent, comme le goût pour l’Antiquité, les camées, le style néo-Renaissance avec les montures en or émaillé. On observe également un encouragement de la part de Napoléon III pour le développement de la gravure. Les motifs floraux sont toujours présents, et le diamant fait également son apparition. Le second Empire marque le début de l’adoption des insectes et des créatures fantastiques, qui vont ensuite être adoptés par l’Art nouveau.
Bijoux anciens du XIXe siècle : l’Art nouveau (1895-1910)
Le mouvement Art nouveau dans la joaillerie débute à la fin du XIXe siècle et se développe en parallèle du style de La Belle Époque.
L’Art nouveau, un mouvement qui casse les codes
L’Art nouveau est un mouvement esthétique qui a fleuri entre 1895 et 1910 en Europe et aux États-Unis. Ce mouvement est une tentative délibérée de créer un nouveau style dans le but de casser les codes établis de la joaillerie traditionnelle. Ainsi, il sort de la symétrie et peut être défini par son esthétique des lignes courbes. Les bijoux Art nouveau sont produits en petite quantité, ce qui en fait leur rareté.
L’Art nouveau, une ode à la nature
Les bijoux anciens de l’Art nouveau ont tous un point commun : l’amour et la représentation de la nature. Parmi les objets naturels représentés peuvent être retrouvés :
- les plantes, avec des formes de tiges, les boutons de fleurs, les vrilles de vigne, l’iris, l’orchidée, les pommes de pin, les arbres, les bourgeons, les baies, les rameaux, le lierre et la glycine ;
- les animaux, comme les abeilles, les sauterelles, les papillons, les libellules (dont les ailes transparentes intéressent particulièrement). Mais également les serpents, poissons, lézards et grenouilles pour l’univers aquatique, et les cygnes, chauve-souris et hirondelles pour les oiseaux ;
- les créatures fantastiques, telles que les dragons, les chimères et les sirènes ;
- la femme, sans corset, les cheveux dénoués, le corps dénudé, parfois transformée en fée ou en nymphe.
Les couleurs des bijoux anciens de l’Art nouveau sont aux tendances pastels, pouvant être comparées à celles d’une aquarelle.
L’Art nouveau, des techniques sortant de l’ordinaire
Il y a au sein du mouvement Art nouveau une réelle envie de créer des bijoux orientés vers l’œuvre artistique : des objets destinés aux musées, par exemple, plutôt qu’à de simples bijoux à porter. Pour cela est utilisée une technique qui sort de l’ordinaire. Les matériaux utilisés relèvent du jamais vu, avec par exemple de la corne, de l’écaille, de la tortue, des bois exotiques, de la nacre ou de l’émail cloisonné. Les pierres qui sont utilisées sont également étonnantes. On retrouve notamment des bijoux en pierre de lune, des bijoux opales, des bijoux en ivoire, des bijoux en émaux translucides ou en pâte de verre. Souvent, les bijoux de l’Art nouveau incorporent des rinceaux afin de transmettre une touche de romantisme.
Trouver des bijoux anciens du XIXe siècle
Collectionneurs, investisseurs, ou simplement passionnés de bijoux anciens, voici quelques pistes pour trouver les plus beaux joyaux du XIXe siècle.
La collection de bijoux anciens du XIXe siècle du Musée des Arts Décoratifs
Le Musée des Arts Décoratifs détient la plus grande collection de bijoux Art nouveau français. En effet, c’est un mouvement qui a particulièrement marqué le secteur de la bijouterie, et spécifiquement à Paris. Cette collection est notamment composée de bijoux de René Lalique, Georges Fouquet, Lucien Gaillard et de la maison Vever.
Acheter des bijoux anciens du XIXe siècle
La joaillerie est un art à part entière, et nombreuses sont les personnes rêvant de posséder des bijoux ornés des plus belles pierres. Il est possible de trouver des bijoux anciens du XIXe siècle en boutique ; attention cependant à se tourner vers une bijouterie spécialisée. À Paris, plusieurs maisons de créateurs proposent des bijoux d’époque. Si l’on recherche un bijou Art nouveau, Empire, ou autre bijou du XIXe siècle, il est préférable de se tourner vers un expert en la matière. La Place Vendôme à Paris, qui a vu le jour sous le règne de Louis XIV, est considérée comme le cœur historique de la joaillerie française, y accueille de nombreux créateurs de renom.
Qu’il s’agisse d’un collier, d’un bracelet, d’une bague, d’une broche ou d’un pendentif ancien, les bijoux anciens du XIXe siècle sont témoins d’un savoir-faire, d’une créativité et de techniques uniques. Il faut donc s’attendre à devoir débourser plusieurs milliers d’euros afin d’acquérir l’un de ces joyaux. Ce sont des pièces rares possédant une histoire particulière, ce qui en justifie le prix.
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