S’il y a bien une chose qui caractérise les bijoux anciens, c’est sans aucun doute la diversité des matières et des pierres qui les composent. Pierres précieuses, pierres fines et pierres organiques, sans oublier les métaux précieux comme l’or, le platine et l’argent, la joaillerie d’époque est un art qui exige une parfaite maîtrise de toutes les techniques de fabrication. Ce n’est donc que grâce à ces matériaux et cette expertise que les plus beaux bijoux du monde ont pu voir le jour.

Aujourd’hui encore, la fabrication des bijoux anciens fascine. Des pierres aux matières utilisées, en passant par les métiers joailliers à l’origine de la création de ces joyaux, découvrons ensemble les coulisses de ce savoir-faire.

Les pierres précieuses serties sur des bijoux anciens

Les pierres précieuses ont la réputation d’être intemporelles. C’est notamment pour cette raison que siècle après siècle, elles savent toujours séduire par leur éclat et leur rareté. Lors de la fabrication des bijoux anciens, ces gemmes ont maintes fois été plébiscitées par les plus grands créateurs. Faisons un tour d’horizon des principales pierres précieuses régulièrement rencontrées dans l’histoire de la joaillerie.

Le diamant, la pierre précieuse par excellence

Depuis la nuit des temps, le diamant est sans doute la pierre qui attire le plus les convoitises. C’est aussi grâce à sa popularité que cette gemme se retrouve sur de nombreuses pièces d’époque, du diadème à la bague, en passant par le bracelet, le collier et d’autres bijoux. Notons que le diamant est particulièrement présent sur les bijoux anciens du XVIIIe siècle. Il est d’ailleurs très sollicité à la cour du roi Louis XIV, puisque les joyaux de la couronne comprennent de nombreux diamants de tout type :

Tout comme les perles, le diamant fait partie des pierres précieuses qui se doivent d’être authentifiées par un certificat. En France, c’est le LFG, ou le laboratoire français de gemmologie, qui est spécialisé dans ce type d’expertise.

Le saphir, la « Pierre des Papes »

Le saphir apparaît très tôt dans l’histoire, puisque dès le XIIIe siècle, l’Église le choisit pour sertir les bagues de ses plus hauts dignitaires. C’est ainsi de cette époque que le saphir tire son surnom de « Pierre des Papes ». Beaucoup plus tard, il se fait remarquer à la cour, en particulier sur la parure de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe. S’il est assez rare jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le XIXe permet d’élargir son influence, en partie grâce aux nombreux gisements découverts en Australie.

Le rubis, la pierre précieuse des rois et des princes

S’il fait partie des pierres précieuses connues bien avant l’Antiquité, le rubis reste une gemme excessivement rare en Europe jusqu’au XVIIIe siècle. De son côté, la culture hindoue profite de sa proximité avec les gisements principaux, situés en Birmanie, en Thaïlande ou encore au Cambodge. Avec sa couleur qui varie du rouge vif au rouge sombre, voire du rouge framboise au rouge violacé, le rubis est l’une des gemmes les plus serties sur les bagues de la cour.

Les pierres fines de prédilection des bijoux anciens

Contrairement aux idées reçues, les bijoux anciens ne sont pas exclusivement composés de pierres précieuses. En effet, la fabrication de ces derniers implique aussi l’utilisation de pierres fines, parfois appelées « pierres semi-précieuses ». Dans cette catégorie, il est par exemple possible de retrouver :

  • le jade, une pierre minérale de couleur verte, jaune, blanche, lavande ou noire ;
  • l’agate, très appréciée depuis l’Antiquité et utilisée principalement pour la fabrication des camées ;
  • le lapis-lazuli, pierre fine véritablement sollicitée pendant la période Art déco, issue d’une roche bleue à l’origine du pigment bleu outre-mer ;
  • l’aigue-marine, et sa jolie couleur bleue, appréciée elle aussi des joailliers de l’époque Art déco.

Bien entendu, d’autres types de pierres semi-précieuses sont aussi très appréciées dans la joaillerie d’époque, comme l’améthyste ou encore la citrine. Cette dernière est d’ailleurs particulièrement populaire sous la monarchie de Juillet.

Les pierres organiques composant les bijoux anciens

En matière de pierres, les bijoux anciens sont aussi composés de nombreuses pierres organiques, dont la caractéristique principale est d’être produites par des organismes vivants.

Parmi les principales pierres organiques qu’il est possible de retrouver sur les bijoux anciens, citons par exemple le jais, qui provient de la carbonification de débris de bois en milieu vaseux. Cette pierre est tout particulièrement rencontrée sur les bijoux de deuil, très populaires jusqu’au début du XXe siècle, à cause de sa couleur noir intense.

Dans un autre registre, le corail est aussi considéré comme une matière noble au cours du XIXe siècle. D’origine marine, cette pierre organique est plébiscitée durant le Premier et le Second Empire, de même qu’au plus fort du mouvement Art nouveau.

Autre pierre organique issue du monde marin, la perle, fabriquée par des mollusques tels que les huîtres et les moules, qui symbolise pendant longtemps la richesse. Si la perle fine est mise à l’honneur sur les bijoux de la Renaissance et du XIXe siècle, il faut attendre les années 1920 pour qu’elle devienne plus accessible.

Enfin, l’écaille des tortues de mer est non seulement très convoitée pour sa beauté et sa palette de couleurs allant du jaune pâle au brun foncé, mais aussi pour sa capacité à être transformée. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les joailliers s’en emparent d’ailleurs pour créer des bijoux et accessoires variés, du peigne à cheveux au diadème, en passant par l’intemporel bracelet.

Les matières précieuses utilisées dans la fabrication des bijoux anciens

Les bijoux anciens sont essentiellement composés de métaux précieux comme l’or, le platine et l’argent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seuls matériaux utilisés par les joailliers de l’époque, mais ils restent tout de même les piliers de ces pièces de grande valeur.

L’or, le métal précieux incontournable des bijoux anciens

Très convoité depuis des siècles, c’est sans véritable surprise que la joaillerie des XVIIIe et XIXe siècles regorge de bijoux en or. Inaltérable à l’air et à l’eau, ce qui explique en grande partie pourquoi les joailliers aiment autant le travailler, ce métal est également très malléable. En effet, il ne perd pas ses caractéristiques de résistance une fois fondu.

Bien entendu, l’or reste un métal rare, puisqu’il ne se trouve que dans de rares gisements primaires et secondaires.

Le platine, un métal trente fois plus rare que l’or

Sous ses airs anodins, le platine est un métal encore plus rare que l’or. En premier lieu, il s’agit de l’un des métaux les plus denses et les plus résistants à la chaleur. De ce fait, il est particulièrement difficile à travailler. Cependant, il s’avère assez malléable et élastique, ce qui a permis à la joaillerie plus moderne de le mettre à l’honneur.

À cause de ses propriétés physiques qui le rendent unique, il faut attendre le XIXe siècle pour que l’utilisation du platine se démocratise en bijouterie.

L’argent, le métal précieux le plus répandu au monde

L’argent reste sans aucun doute l’un des métaux précieux les plus répandus, notamment parce qu’il se trouve tout autour du monde. Son utilisation pour la fabrication de bijoux ne date pas d’hier, puisqu’il apparaît déjà au IVe siècle avant Jésus-Christ.

Toutefois, l’argent est un métal qui ne peut être utilisé pur pour la fabrication des bijoux. Ainsi, les pièces d’époque se composent souvent d’un alliage d’argent et de cuivre, voire d’argent et d’or dans certains cas.

Les métiers joailliers et les étapes de fabrication des bijoux anciens

Pour la fabrication des bijoux anciens, plusieurs artisans ont été nécessaires. Ce sont donc pas moins d’une dizaine de métiers qui se relaient pour créer des pièces de joaillerie dignes du savoir-faire de chaque période.

Ainsi, parmi les intervenants, il est possible de citer dans l’ordre :

  • le dessinateur, qui est le premier à donner vie à la pièce en la couchant sur papier ;
  • le maquettiste, à l’origine du premier rendu du bijou en trois dimensions ;
  • l’expert gemmologue, qui part à la recherche des pierres dédiées à la création ;
  • le fondeur, à savoir le spécialiste du travail des métaux précieux et de la fonte dans un four porté à haute température ;
  • le joaillier, au cœur même de la création, puisque c’est lui qui sculpte et façonne le bijou final en s’appuyant sur le dessin et la maquette ;
  • le polisseur, qui donne tout son éclat à la création ;
  • le sertisseur, un métier de précision, puisqu’il assemble les pierres sur la monture en métal précieux ;
  • le lapidaire, qui n’est autre que l’expert chargé de tailler et polir les pierres précieuses, les pierres fines et les pierres organiques ;
  • le diamantaire, chargé spécifiquement de transformer le diamant brut en un diamant taillé ;
  • les graveurs et sculpteurs, capables de créer un motif dans une pierre, comme cela peut être le cas pour la fabrication des camées.

Chacun de ces métiers contribue donc au savoir-faire de la joaillerie d’époque. Au total, la création d’un seul bijou ancien peut nécessiter des centaines d’heures de travail pour tous ces intervenants.

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