Notre guide pour choisir le bijou ancien idéal
Loin des produits fabriqués en série par les grands bijoutiers et marques de luxe, les bijoux anciens font aujourd’hui figure de pièces d’exception. Il est vrai que nous avons tous un attachement, et même une fascination, pour les objets riches d’histoire, transmis de génération en génération. Or, de par l’extraordinaire beauté de leurs pierres précieuses et l’élégance raffinée de leurs courbes, les bijoux anciens savent toucher le cœur des hommes et des femmes. Boucles d’oreilles aux diamants sertis dans de l’argent ou collier ciselé dans de l’or jaune, les joyaux du XIXe et XXe siècle apparaissent comme une alternative de charme pour investir durablement.
Bien choisir son bijou avant de se lancer dans cet achat est donc une évidence. Mais cela implique de se poser plusieurs questions et de partir en quête d’informations. Histoire et provenance des pierres précieuses, valeur symbolique de la pièce, etc., découvrez nos conseils pour trouver le bijou ancien idéal.
Quelle est l’histoire des bijoux anciens ?
Les grandes époques du bijou ancien ne sont pas toujours celles que l’on pense. En effet, bien que le terme « ancien » puisse induire en erreur, la majorité des bijoux sur le marché ont été créés après le début du XIXe siècle. Si quelques pièces du XVIIIe peuvent encore être trouvées, celles-ci sont particulièrement rares et réputées pour leur inaccessibilité. De plus, il faut savoir que les professionnels de la joaillerie distinguent les bijoux anciens, antérieurs à la fin de la première moitié du XXe siècle, des bijoux dits « vintage », postérieurs à cette époque.
Les bijoux anciens du début du XIXe : l’époque Empire
Quelques années après la Révolution française, la joaillerie prend un nouvel essor, parallèlement à l’émergence du Consulat et du Premier Empire. C’est une époque marquée par le manque de matières premières, mais aussi par une profession qui continue de subir les effets de la Révolution. Pour faire face à la demande de la bourgeoisie, les joailliers n’hésitent pas à recycler les métaux et pierres précieuses des bijoux anciens, démontant et remontant des pièces qui se distinguent aujourd’hui par leur finesse.
De manière générale, les bijoux de l’époque Empire sont empreints des lignes et du style de la joaillerie de l’Antiquité. C’est par exemple durant cette phase de l’histoire que l’art de la gravure sur gemmes, en creux ou en relief, connaît ses plus belles heures. Les femmes aiment porter des camées sous toutes les formes, sur une ceinture, un collier ou des bracelets.
Toutefois, un autre pays influence également la joaillerie française du Premier Empire, l’Égypte, comme en témoignent les nombreux symboles repris par les joailliers. Pyramides, scarabées et même sphinx, tous ces éléments tiennent une place importante sur les bijoux anciens du début du XIXe.
Les bijoux anciens du XIXe : entre romantisme et éclectisme
Après la chute du Premier Empire, l’Histoire de France est marquée par deux phases successives : la Restauration et la monarchie de Juillet. C’est une époque troublée au cours de laquelle la population est confrontée à de graves difficultés, alors que les héritiers des Bourbons essayent de rétablir le régime au pouvoir avant la Révolution.
En parallèle de ces problématiques, la joaillerie s’inspire de plus en plus du romantisme, un mouvement culturel qui touche de nombreux secteurs, à l’image de la littérature. Le style néogothique ou « cathédrale » remporte ainsi un vif succès, à la façon des bijoux créés par le joaillier François-Désiré Froment-Meurice.
À partir des années 1820, la joaillerie française se tourne à nouveau vers les motifs naturalistes, avec des symboles tels que les oiseaux et les fleurs. Mais, c’est pendant le Second Empire que les créations se font de plus en plus éclectiques, mêlant influence de l’Antiquité, inspiration néo-Renaissance et ornements floraux accompagnés de diamants. La maison Boucheron crée d’ailleurs de superbes broches dans cet esprit.
Les bijoux anciens du début du XXe : de l’Art nouveau à l’Art déco
À cheval entre les années 1895 et 1910, le début du XXe siècle est marqué par le mouvement Art nouveau, qui se développe parallèlement au style Belle Époque. Dans la lignée d’une ère résolument plus moderne, comme en témoigne l’Exposition universelle de 1900, de nouveaux joailliers tels que Georges Fouquet ou René Lalique font leur apparition. Tout en s’inspirant des bijoux anciens de leur époque, leur approche novatrice suscite l’engouement.
Malgré tout, les symboles naturalistes restent la source d’inspiration principale de ces pièces, avec des couleurs pastel et des formes de plantes, d’animaux et de créatures légendaires. De même, la femme se voit remise au cœur de la création. En d’autres termes, la joaillerie de l’Art nouveau se fait définitivement plus artistique.
Il faut attendre l’apparition de l’Art déco vers 1920 pour que les bijoux anciens affichent une réelle rupture avec les époques passées. Des bagues, bracelets et colliers inspirés par la nature, les joailliers passent à des motifs plus sobres, comme des formes géométriques. La taille des pierres précieuses suit d’ailleurs cette tendance, avec des gemmes rondes, en trapèze, etc.
Les bijoux anciens de l’après-guerre : la période tank
Contre toute attente, la joaillerie de l’après-guerre voit revenir les motifs naturalistes. La feuille, la plume, les oiseaux ou les tortues sont en effet des éléments significatifs de cette époque. Des maisons Cartier à Boucheron, les plus grands créateurs reviennent aux sources. Les formes géométriques de l’Art déco s’adoucissent au profit de lignes à nouveau plus courbes, même si les bijoux sont plus imposants. Certains bracelets rappellent d’ailleurs la forme des chenilles de chars, expliquant en partie l’émergence du nom « période tank » pour qualifier cette phase de l’histoire de la joaillerie.
Notons que cette ère est également connue pour la rareté des gemmes et l’utilisation par les joailliers de pierres synthétiques. Le métal se fait quant à lui éclectique, bien que ce soient l’or jaune et l’or rose qui se distinguent tout particulièrement.
À partir des années 1950, le volume des bijoux se fait moins imposant, alors même que la qualité de fabrication prend un tout autre tournant. Montures ingénieuses et serties aux griffes imperceptibles, chaque pièce est plus minutieuse. Cette période marque aussi le retour du platine, de l’or blanc et des pierres précieuses, à l’image du rubis, du saphir, de l’émeraude et du diamant. Le métal est quant à lui travaillé comme un tissu, lissé, tressé ou torsadé, pour offrir des courbes plus légères et aériennes que jamais.
Les bijoux vintage de la fin du XXe siècle
Le monde de la joaillerie distingue les bijoux anciens, créés entre le XIXe et la fin de la première moitié du XXe, des bijoux plus récents, le plus souvent postérieurs aux années 1950. Dans ce dernier cas de figure, il convient de parler de bijoux vintage. Pour autant, leur valeur reste incommensurable. Ces pièces ne doivent ainsi pas être confondues avec les bijoux fantaisie vintage, qui se réfèrent uniquement à un style et non aux créations de cette époque.
Ces décennies sont par ailleurs connues pour leur extravagance et leurs couleurs souvent chatoyantes, avec des motifs parfois ethniques et naturalistes, notamment durant les années 1970. C’est par exemple le cas de la collection Alhambra, créée en 1968 par la maison Van Cleef & Arpels. Il faut attendre la décennie 80-90 pour voir apparaître les bracelets à gros maillons, mais aussi les perles, rendues célèbres par de magnifiques pièces à l’image des colliers de la princesse Diana.
Comment choisir des bijoux anciens ?
L’achat d’un bijou ancien est un moment très personnel. Qu’il soit question de trouver une bague de fiançailles, une paire de boucles d’oreille ou un collier, le choix de la pièce est irrémédiablement lié à son histoire. Ainsi, entre autres points de départ, il est nécessaire de s’intéresser au style et à l’époque. Mais, d’autres détails ont aussi leur importance. Du type de métal à la pureté des pierres précieuses et leur mesure en carats, en passant par l’âge et la taille du bijou convoité, ces quelques notions ont également un rôle à jouer.
Vérifier la qualité et l’état général du bijou ancien
La première chose à étudier est bien évidemment l’état général et la qualité du bijou ancien. Pour cela, il faut ainsi répondre à un certain nombre de questions :
- Est-ce que la face interne de la bague n’est pas trop usée ?
- Est-ce qu’il y a des entailles ou des éraflures aux alentours de la pierre précieuse ?
- Est-ce que le dos de la pièce témoigne de réparations et modifications que le bijou aurait pu subir ?
Les potentiels défauts et dommages doivent être identifiés avant de conclure l’achat.
S’assurer de la qualité des pierres précieuses
Les critères inhérents aux pierres précieuses sont déterminants pour apprécier la valeur d’un bijou ancien. Couleur, clarté, taille ou carat, ces différents points ne doivent pas être laissés au hasard, puisqu’ils sont significatifs des conditions de conservation et d’entretien de la pièce.
S’intéresser à l’histoire de la pièce
L’histoire qui se cache derrière chaque bijou peut profondément impacter la valeur de celui-ci. En effet, elle détermine les techniques de fabrication, le style ou encore les matériaux et métaux utilisés. Certaines époques sont ainsi très attractives aujourd’hui, à l’image des bijoux de la période Art déco. Notons aussi que l’ancien propriétaire de la pièce est également susceptible d’exercer une forte influence sur la valeur de celle-ci, surtout s’il s’agit d’une femme ou d’un homme au parcours remarquable.
Analyser l’authenticité du bijou ancien
Comme c’est souvent le cas avec les produits de grande valeur, il existe de nombreuses copies délibérées des bijoux anciens de chaque époque. Une inspection minutieuse par un spécialiste permet donc de saisir les nuances intrinsèques à l’authenticité du bijou. Dans la plupart des cas, les pièces incriminées sont serties de pierres précieuses modernes, qui n’existaient pas ou n’étaient pas utilisées pour la fabrication des bijoux du style concerné. De même, l’absence d’usure ou de patine sur le métal doit alerter sur la datation de l’objet.
Notons que, contrairement à une idée répandue, les plus beaux bijoux anciens ne sont pas nécessairement marqués d’une signature. Il s’agit même d’un acte particulièrement rare au début du XIXe siècle.
Apprécier la réputation du joaillier
Il va de soi que certains créateurs sont plus prestigieux que d’autres aux yeux du marché des bijoux anciens. Par exemple, les pièces des maisons Cartier et Boucheron jouissent d’une grande attractivité. Des joailliers plus méconnus du grand public sont par ailleurs tout aussi emblématiques pour les professionnels de la joaillerie, à l’image de René Boivin, Suzanne Belperron ou de la famille Fouquet (Alphonse, Georges et Jean).
Que faut-il savoir avant d’acheter des bijoux anciens ?
De par sa valeur et sa rareté, le bijou ancien est un objet de luxe qui exige un important investissement et un minimum de préparation. Par conséquent, au-delà des différentes notions et des conseils que nous venons d’aborder pour bien le choisir, d’autres informations sont à connaître.
Acheter des bijoux anciens à Paris
Paris est sans conteste la capitale de la joaillerie française, avec des lieux aussi emblématiques que la place Vendôme et la rue de la Paix. C’est en effet à ces adresses qu’il est possible de retrouver une multitude de joailliers réputés dans le monde entier. Chaumet, Cartier, Boucheron, Bulgari ou encore Van Cleef & Arpels, tous les plus grands créateurs de la joaillerie y ont une boutique.
Entretenir durablement des bijoux anciens
Il est évident que les bijoux anciens, composés de pierres précieuses et de métaux nobles, nécessitent un entretien régulier. Cela passe inévitablement par le fait d’éviter les éclats et les chutes. Ainsi, pour en prendre soin dans de bonnes conditions, il est recommandé de les ranger dans un environnement sûr et doux, à l’image d’une boîte à bijoux doublée de tissu, idéale pour éviter les rayures. De même, il est recommandé de tenir les bijoux anciens loin des parfums et lotions, ce qui implique de toujours les mettre en dernier.
Enfin, en ce qui concerne le nettoyage, un polissage régulier de la pièce avec un chiffon doux et propre est vivement conseillé. Mais, pour un entretien plus en profondeur, il est préférable de demander conseil à un bijoutier expérimenté, voire de lui confier la pièce, notamment parce que les métaux et pierres précieuses n’ont pas tous les mêmes besoins. Qu’il s’agisse du platine, de l’or, de l’argent, des perles ou même des diamants, il existe de nombreuses subtilités en fonction du bijou.
Porter des bijoux anciens avec style
Les bijoux anciens ne se portent pas comme les bijoux modernes. En effet, ils nécessitent d’être mis en valeur à travers la tenue vestimentaire de celui ou celle qui les porte. Même si l’or est un métal réputé pour son intemporalité, l’extraordinaire beauté de ces pièces d’une autre époque apporte inévitablement une touche de chic qu’il faut assumer.
Un collier de perles peut ainsi venir compléter une jolie robe de soirée, alors qu’un bracelet ancien se prête plus facilement à une tenue de jour. De plus, le bijou ancien doit de préférence être porté seul. Il n’est donc pas judicieux de porter plusieurs bagues anciennes ou colliers anciens en même temps.